La force dans les doigts !
S’il y a une ressource spécifique cruciale exigée pour grimper, c’est bien la force dans les doigts ! En effet, sans une force minimale dans les doigts, il vous sera impossible de réaliser les mouvements lors de vos séances d’escalade.
Sachez qu’il n’y a pas qu’un seul type de force dans les doigts. En effet, il existe une infinité de manières pour saisir et tirer sur une prise : verrous, arquées, arquées avec pouce, tendu, à plat, baquets, mono, bidoigts, tridoigt, etc. Autant de techniques dans lesquelles il faut exceller pour pouvoir répondre à une grande variété de voies.
Du point de vue biomécanique, deux types de préhensions se distinguent en escalade:
. La préhension arquée (lorsque les articulations des doigts sont toutes fléchies)
. La préhension tendue (lorsque les articulations des doigts sont étendues au maximum)
Arquée ou tendue ?
Sur une prise d’ 1 cm de profondeur, les performances en position arquée ou tendue sont similaires.
Il en est de même du point de vue de la fatigue musculaire, les deux types de préhension ne permettent pas de repousser plus ou moins la fatigue.
Il n’y a donc aucun avantage biomécanique ou physiologique à utiliser l’une ou l’autre préhension.
En revanche la coordination musculaire nécessaire à réaliser l’une ou l’autre de ces techniques est fondamentalement différente : en tendu vous mobilisez de manière équilibrée les deux fléchisseurs des doigts.
En arqué, le muscle fléchisseur des doigts profond est beaucoup plus mobilisé que le superficiel.
Cette différence de sollicitation musculaire explique pourquoi certains grimpeurs privilégient et/ou sont plus performants dans l’une ou l’autre technique. L’entraînement et leurs spots de grimpe leur ont permis de développer des automatismes de préhensions préférentielles. En revanche, il faut bien garder en tête que la posture arquée génère des traumatismes sur les poulies dont l’arrachage partiel ou total est une blessure courante chez les grimpeurs. Les forces appliquées sur ces dernières peuvent être vingt fois plus sollicitantes en arquée qu’en tendue.
Les doigts : le maillon faible
Il faut savoir que vos structures anatomiques, avant d’avoir fait de l’escalade, ne sont pas en mesure de supporter les efforts de haute intensité générés par les blocs et les voies difficiles. Il faut donc que vos articulations s’adaptent aux chargements requis, que vos poulies se renforcent et que vos muscles s’adaptent spécifiquement aux types de préhension d’escalade.
Soyez patient, ne vous défoulez pas sur vos doigts, laissez-les s’adapter progressivement selon où vous en êtes dans la progression. Il faut bien garder en tête que le simple fait de grimper est déjà, en soi, un exercice de musculation extrême pour les doigts !